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Des robots dans la classe Une séquence en débranché et en branché !

Publié le
par Prim74

Avec seulement un Blue-Bot, un Thymio et un Photon, cette enseignante de CM1/CM2 a permis à ses 26 élèves de manipuler, coder, expérimenter et comprendre les grands principes de la robotique éducative. Retour sur une organisation en ateliers et une pédagogie inventive. L’enjeu de cette expérimentation a été de concevoir et de déployer une séquence pédagogique avec un seul exemplaire de chaque robot.

Un projet conçu et conduit par Mme Ameline Ducoudray, enseignante à l’école du Chef-Lieu à Passy et accompagné par Christophe Gilger, ERUN dela circonscription.

Production écrite d'un élève

Une séquence complète et progressive

La séquence s’étale sur 9 séances d’environ une heure chacune. Elle suit une progression, partant des conceptions initiales des élèves sur ce qu’est un robot, jusqu’à des activités complexes mêlant codage, algorithmes conditionnels (« si… alors… ») et mise en lien avec la littérature (notamment via un projet autour de l’album Le Berger et l’Assassin).

Les objectifs

  • Découvrir les différents types de robots,
  • Comprendre leur fonctionnement (capteurs, actionneurs, programmation),
  • Expérimenter concrètement la programmation sur les trois modèles,
  • Développer des compétences transversales en sciences, logique, communication et autonomie.

Un défi logistique : 26 élèves, 3 robots

Travailler en classe entière avec un seul exemplaire de chaque robot aurait pu être un obstacle. Mais l’enseignante a opté pour une organisation en ateliers tournants, intégrés dans les temps de mathématiques. Voici comment :

  • Les élèves étaient répartis en binômes (13 groupes de 2 élèves).
  • Les robots étaient utilisés en autonomie dans des ateliers bien préparés, avec fiches-guides, tableaux à compléter, cartes de programmation plastifiées, tablettes...
  • Pendant qu’un ou deux groupes manipulaient un robot, les autres travaillaient sur :
    - des activités de préparation ou d’observation (tableaux à double entrée, cartes d’identité des robots),
    - des exercices de programmation débranchée (cartes de déplacement, logigrammes),
    - ou encore sur d’autres ateliers de mathématiques.

Chaque groupe passait par roulement sur chaque robot, souvent réparti sur plusieurs séances, pour garantir un temps de manipulation de qualité.

L’enseignante a également organisé une phase collective de restitution après chaque série de manipulations, permettant à tous de tirer parti des découvertes faites par les autres.

Des outils pour favoriser l’autonomie

Afin de permettre aux élèves de travailler en quasi-autonomie, l’enseignant a conçu ou utilisé :

  • des cartes de programmation plastifiées (avec flèches, actions, séquences),
  • des fiches d’exercices claires pour chaque robot,
  • des supports visuels projetés en classe, comme les cartes d’identité des robots, pour faciliter la mise en commun.

Une approche interdisciplinaire et citoyenne

La séquence ne se limite pas à l’aspect technique. L’enseignante a intégré :

  • Une réflexion sur la place des robots dans notre quotidien (séance sur les robots du passé, du présent et du futur),
  • Un travail sur les algorithmes conditionnels, comparés au fonctionnement humain (cerveau, capteurs, membres),
  • Une activité de création en lien avec le festival du livre, où les robots reconstituent le parcours d’un personnage littéraire.

Ce projet montre qu’il est tout à fait possible d’enseigner la robotique dans des conditions matérielles modestes, à condition de bien structurer les séances, favoriser le travail en autonomie par binômes, s’appuyer sur des supports variés, alterner manipulation, observation, codage débranché et mise en commun.

Séquence programmation