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EMC, partageons ! Dispositif inclusif, interactif, collaboratif et formatif en EMC

Publié le 10 juillet 2017
Actualisé le
par Frédéric Levasseur

Le dispositif « EMC, partageons ! » est né d’un premier échange entre l’ULIS de l’école élémentaire d’application Léo Lagrange à Créteil et le CE2 de l’école élémentaire Pasteur de Fresnes, en septembre 2015. Il s’est vite étendu depuis...

Quels enjeux ?

« EMC, partageons ! » propose des séances pour mettre en œuvre les programmes d’Enseignement Moral et Civique autour de leurs quatre grandes dimensions : la sensibilité, le droit et la règle, le jugement et l’engagement.
Donner une place à chacun
Au fil des séances, le dispositif cherche à développer le sentiment d’appartenance à un groupe classe, à une école. Chacune d’entre elles a vocation à réaffirmer la place de chacun, rassembler les élèves autour de sujets fédérateurs et à les amener à s’investir dans un projet scolaire. La structure de séance proposée part de l’élève, tend à le rendre acteur de la réflexion partagée et à développer l’estime de soi.

Développer l’inclusion

« EMC, partageons ! » procède aussi d’une volonté concrète de faire bouger les lignes dans le champ de l’inclusion. En cherchant à remédier ou à compenser les difficultés, le dispositif entend rendre accessibles des thèmes qui concernent tous les élèves. Les séances sont ritualisées pour les faire évoluer dans un espace/temps sécurisant. L’implication de tous est recherchée par la variété des activités proposées de manière à toujours « surprendre », la mise en réussite et une phase de publication en fin de séance.

Créer du lien pour favoriser le sens

Les séances dépassent le cadre de l’EMC par leur approche interdisciplinaire : celles-ci s’appuient sur des situations relevant de la littérature de l’art, de l’histoire, de l’EPS… Et la publication nécessite une mise en relation avec la maîtrise de la langue (réinvestissement du lexique, grammaire et orthographe) ; l’élève produit régulièrement des écrits courts destinés à être communiqués. L’objectif est ici de donner du sens aux apprentissages, particulièrement pour les élèves ne rentrant pas dans un enseignement cloisonné.

Concourir à l’acquisition d’une culture commune

Les entrées variées permettent aux élèves de découvrir ensemble des œuvres classiques et modernes dans les domaines artistiques et littéraires. Quel que soit leur niveau scolaire, les élèves ont la possibilité d’acquérir une culture commune et partagée visant une meilleure communication entre pairs, futurs citoyens éclairés.

Former à la citoyenneté numérique

L’esprit du parcours citoyen étant de former des citoyens libres, responsables et engagés, l’éducation à la citoyenneté numérique est également développée, puisque le numérique fait aujourd’hui partie intégrante de la vie des élèves.
Le dispositif propose de pratiquer un usage responsable des réseaux sociaux, en lien avec l’EMI, dans une optique d’éducation plutôt que d’interdiction. Les publications visent en cela à rendre les élèves auteurs, créateurs de contenus et « Partageurs ».

Développer des compétences transversales pour tous

L’enjeu est ici, pour les élèves et les enseignants, de passer progressivement de la posture de « consommateurs » à celle de producteurs de contenus.
Côté enseignants, cela passe par la collaboration entre pairs dans le but de créer des « communs » (fiches de préparations, supports, outils) et de s’enrichir des pratiques d’autrui.
Côté élèves, l’écoute, le respect, la coopération et la créativité sont de mise pour débattre, produire ou co-construire, et in fine, choisir ensemble ce qui fera l’objet d’une publication.

Et concrètement ?

« EMC, partageons ! » propose des séances régulières. Les élèves réfléchissent et échangent au sein de leur classe, produisent des messages comme trace écrite de la séance, puis exploitent ceux des autres classes.
L’enseignant est libre de mener chaque séance comme il l’entend ou de suivre la démarche pédagogique proposée : annonce du plan ; phase individuelle permettant une réflexion non guidée par le groupe ou un recueil des représentations ; phase collective consistant en une mise en commun et/ou un débat ; phase d’écriture/publication sur Twitter ou Babytwit (site de micro-blogue destiné aux écoles primaires) ; phase de visualisation la semaine suivante.

La phase individuelle

Cette phase vise, en premier lieu, à faire entrer tous les élèves dans la séance, en faisant émerger un questionnement et une réflexion chez chacun, qu’il soit passif, réservé ou à besoins éducatifs particuliers. Chaque élève a ainsi l’occasion de penser par lui-même, librement, hors du groupe, en appui sur un support que l’on cherche au préalable à rendre accessible (pour ne pas entraver sa capacité à émettre un jugement moral ou une idée).
Côté enseignant, la phase individuelle permet de découvrir les représentations ou les différentes idées émanant de la classe. Ce dernier pourra ultérieurement donner la parole à des élèves ayant des avis divergents pour susciter le débat, et encourager certains à prendre la parole.

La phase collective :

Cette phase est le cœur de la séance : les élèves apprennent à émettre un jugement et à prendre en compte ceux des autres. Elle se déroule le plus souvent sous la forme d’une courte mise en commun liée à la phase individuelle et se poursuit pas un débat. Les élèves confrontent leurs opinions et leurs points de vue dans le respect et l’écoute, et s’essayent à l’argumentation.
L’enseignant régule les échanges, les relance si besoin, et peut être amené à apporter des apports culturels. Les fiches ressources Eduscol sont une aide précieuse à la mise en place de ces temps de classe. Une proposition de déroulement est également proposée dans la fiche de préparation de chaque séance.

Les phases de publication et de visualisation

Chaque séance se conclut par des productions publiées sur Twitter ou Babytwit, formant la synthèse des échanges. Le dispositif laissant libre cours aux initiatives, bon nombre de classes utilisent même des applications et des logiciels pour créer leur trace écrite avant la publication. La production d’écrit est ainsi abordée sur un mode plus ludique et à visée interactive, en favorisant le partage au moyen de messages courts, de photographies commentées, de bandes dessinées, de nuages de mots, de cartes mentales ou encore de vidéos.

Une attention particulière est apportée aux traces laissées sur les réseaux : volontaires, assumées, signées. Les élèves sont donc amenés à mobiliser leurs compétences langagières pour communiquer avec tout ce que cela implique en termes de vigilance orthographique et de niveau de langue adapté.
Une phase de visualisation ultérieure permet aux élèves de lire des productions d’autres classes et d’être confrontés à nouveau à la diversité des points de vue. La réflexion n’a pas de frontières : elle est diffusée, exploitée.

Tout cela grâce à une collaboration très organisée… et formative !
Toutes les séances sont rendues possible grâce à la communauté des « Partageurs ». Ces moments d’intelligence collective très riches permettent à chacun d’apprendre des autres et de découvrir des pratiques différentes.

La co-construction des séances

Les enseignants volontaires s’inscrivent pour élaborer les séances de leur choix. Ils intègrent ainsi une « équipe Créa », regroupant des enseignants de cycles 2 et 3 (avec si possible un enseignant de CP), des formateurs et a minima un enseignant spécialisé.
Toute l’équipe se retrouve sur un document collaboratif pour proposer des idées avant d’échanger lors du « conseil Créa » (visioconférence). Vient ensuite la phase de production des supports. Les rôles sont répartis : certains créent, d’autres adaptent et proposent des aides et outils supplémentaires, tandis que le(s) secrétaires(s) rédige(nt) la fiche de préparation.

Des préparations guidantes...

Des enseignants, notamment ceux qui débutent dans le métier, pourront trouver au sein de chaque séance des pistes concrètes pour comprendre comment cibler un objectif, alterner les modalités de travail, rendre l’élève davantage « acteur », prendre en compte la diversité des élèves, ou encore intégrer le numérique dans ses pratiques pédagogiques (il n’est pas rare que les scénarios pédagogiques proposés soient enrichis par le numérique, au-delà de la phase de publication).

... mais non figées

À noter que la phase de publication est conseillée pour sensibiliser les élèves à l’internet responsable, mais non obligatoire : l’idée est que chacun avance à son rythme et sereinement. Les enseignants optant pour l’ouverture d’une Twittclasse peuvent être accompagnés ; il est aussi possible de produire une trace écrite, la conserver dans le portfolio et d’envisager d’autres formes de partages (blog, échanges entre classes…).
Le dispositif est ainsi à la fois très accompagnant (fiches de préparation, supports différenciés, propositions d’adaptations) et laisse une grande liberté dans la mise en œuvre, le choix des supports (modifiables ou remplaçables) et la manière de publier.

Le site, un espace de mutualisation

Le site emcpartageons.org regroupe le projet pédagogique, toutes les informations sur le dispositif et centralise les documents collaboratifs, les séances et des articles.
Enseignants et formateurs ont la possibilité d’alimenter les espaces ressources du site en proposant des contributions complémentaires aux séances, ou des éclairages théoriques (les messages clairs, la communication non violente, la régulation…).

Pour rejoindre la communauté : http://emcpartageons.org/participer/
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Lien : EMC, partageons !