Organisation de la semaine
Les élèves ont été répartis en 4 groupes (23 élèves), permettant une organisation fluide, un travail en effectif réduit et une meilleure prise en charge individuelle.
L’encadrement était assuré par une enseignante, une ERUN et accompagnées de deux stagiaires, garantissant une présence active auprès de chaque groupe et un accompagnement pédagogique de qualité.
Les activités robotiques se sont déroulées selon un fonctionnement tournant l’après-midi et le mercredi matin : chaque groupe changeait de robot au fil des jours afin de pouvoir expérimenter l’ensemble des dispositifs proposés.
Le dernier jour de la semaine a été consacré à une activité d’approfondissement libre : chaque élève a pu choisir le robot qu’il avait préféré pour revenir sur les compétences acquises et réaliser un projet plus personnel.
Poursuite du dispositif :
Ce modèle d’organisation a été reconduit dans d’autres classes sous forme d’ateliers hebdomadaires d’une durée de 6 à 7 semaines avec un encadrement différent (un enseignant, une ERUN). Chaque séance permettait de se concentrer sur quatre robots à la fois, assurant une progression pédagogique structurée, une meilleure appropriation des outils et une approche interdisciplinaire cohérente.
Répartition du matériel :
- Pour les Blue-Bot, chaque élève disposait de son propre robot, ce qui a facilité l’autonomie, la répétition des essais et la gestion des erreurs individuelles.
- Pour les autres robots (Photon, Matatabot, LEGO), les élèves travaillaient en binômes ou en trinômes, favorisant la coopération, l’entraide et le dialogue autour de la programmation.
Temps fort collaboratif :
Un travail collectif en production d’écrit a également été mis en place avec le robot Photon. Les élèves, organisés en groupes de 5 à 6, ont imaginé une histoire ou une situation que le robot devait mettre en scène. Ce temps pédagogique transversal a permis de croiser les compétences de programmation, de langage écrit, de cohérence narrative et de mise en voix, tout en renforçant l’esprit d’équipe et la créativité collective.
L’introduction du travail interdisciplinaire, notamment avec l’atelier d’écriture autour de Photon, a permis de créer du lien entre les apprentissages techniques et langagiers, tout en développant les compétences sociales.
Chaque séance suivait une structure en trois temps :
1. Découverte libre pour l’exploration intuitive du robot.
2. Programmation guidée, avec des consignes adaptées aux compétences attendues.
3. Défis techniques ou créatifs pour mobiliser les savoirs acquis de manière ludique.

Fiches de synthèse des robots testés
- Matatabot (Matatalab)
Type de programmation : déconnectée, sans écran, avec des blocs physiques à manipuler.
Actions possibles : déplacement, musique, danse, dessin.
Points forts : très bonne prise en main, conception adaptée à l’autocorrection (repérage visuel des erreurs), possibilité de tracer des figures géométriques.
Difficultés rencontrées : comprendre les notions de boucle et fonction, programmation jugée un peu limitée par certains élèves.
Apports pédagogiques : représentation concrète des algorithmes, travail sur la géométrie (trajectoires, formes simples), introduction douce à la pensée informatique.
- Blue-Bot
Type de programmation : directe (touches sur le dos) ou via tablette (interface visuelle).
Actions possibles : déplacements, pousse des objets, dessin.
Points forts : simplicité de programmation, idéal pour l’apprentissage des premiers algorithmes, deux modes d’interaction (manuel ou numérique).
Difficultés rencontrées : déconnexion fréquente entre tablette et robot, crayon non centré entraînant des tracés inexacts, différences entre le nombre de cases sur le tapis réel et l’application.
Apports pédagogiques : renforcement des repères spatiaux, travail sur le pas-à-pas et l’anticipation, apprentissage des erreurs de codage et débogage.

- Photon
Type de programmation : interface visuelle (dessin de parcours ou cases).
Actions possibles : changements de couleurs, sons, mouvements variés, évitement d’obstacles.
Points forts : très interactif, ludique et riche, personnalisable (sons, lumières, comportements), capteurs d’obstacles : permet d’introduire la notion de condition mais pas très performant
Difficultés rencontrées : temps limité pour explorer toutes les fonctionnalités, frustration ressentie par certains élèves à cause de cette richesse inexploitable
Apports pédagogiques : notions avancées de programmation (conditions, capteurs), approche sensorielle et artistique, motivation forte des élèves grâce à l’aspect ludique.

- LEGO
Type de robotique : robotique de construction + programmation.
Actions possibles : assemblage de structures mécaniques, mise en mouvement via moteur et capteurs.
Points forts : développement de la motricité fine et du raisonnement mécanique, encouragement à la créativité (conception libre), apprentissage des mécanismes et de la logique technique.
Difficultés rencontrées : temps de construction long, exige patience et méthode, rejet possible chez des élèves peu attirés par les activités manuelles.
Apports pédagogiques : approche intégrée de la science, technologie, ingénierie et mathématiques, travail de groupe et répartition des rôles (constructeur, programmateur…), valorisation de l’inventivité et du raisonnement technique.


Robot | Fonctionnalités principales |
---|---|
Blue-Bot | Programmation par boutons ou tablette ; déplacements simples ; idéal pour les premières notions de codage. |
Matatabot | Déplacements précis ; possibilité de dessiner ; programmation simple par blocs ; mise en œuvre de parcours géométriques. |
Photon | Robot évolutif ; personnalisable (sons, lumières, mouvements) ; interactions riches adaptées aux récits et projets narratifs. |
LEGO | Assemblage de structures mécaniques ; programmation de moteurs ; créativité technique et résolution de problèmes. |
Apprentissages et compétences développées
Domaine disciplinaire | Compétences mobilisées et développées |
---|---|
Mathématiques | Se repérer dans l’espace, coder/décoder un déplacement, utiliser un quadrillage, gérer des angles et des longueurs. |
Sciences et technologie | Comprendre le fonctionnement des robots, identifier les composants, appréhender la notion d’algorithme et de séquence logique. |
Français | Produire un écrit narratif (atelier Photon), structurer un récit, enrichir le lexique spatial et technique, raconter et décrire une action. |
Éducation morale et civique | Coopérer, s’exprimer en groupe, écouter les autres, respecter les rôles dans un binôme ou un groupe. |
Anglais | Travailler son écoute, découvrir du vocabulaire et réaliser un parcours |
Éducation au numérique | Découvrir la programmation, comprendre la relation entre commande et action, différencier types d’interfaces. |
Autonomie et initiative | Travailler seul (Blue-Bot) ou à plusieurs (Photon, LEGO), faire des essais/erreurs, ajuster sa stratégie, prendre des décisions. |
Créativité | Imaginer une scène narrative (Photon), construire un objet original (LEGO), créer des parcours ou dessins (Matatabot) à la manière d’artiste |
Différenciation pédagogique | Travail individuel ou collectif selon les robots, progression modulée, choix personnel du robot en fin de semaine, activités adaptées aux niveaux. |
Ressenti des élèves
Ce qui nous a moins plu :
Rafael n’a pas trop aimé les LEGO car il n’apprécie pas particulièrement la construction.
Certains enfants connaissaient déjà Blue-Bot, ce qui a pu limiter l’effet de découverte pour eux.
Nohévan a trouvé Matatabot moins intéressant à utiliser en raison de ses possibilités de programmation plus restreintes.
Ce qui nous a plu :
La majorité des élèves ont préféré Photon, notamment pour ses nombreuses possibilités de personnalisation : changement de couleurs, modalités de déplacements, sons, émotions etc.
Le dernier jour, les élèves ont pu choisir leur robot préféré : cette liberté a été très appréciée.
Plusieurs élèves ont aimé LEGO pour l’aspect manuel et créatif lié à la construction.
Matatabot a plu grâce à sa capacité à dessiner, ce qui a apporté une touche artistique à la programmation.
Bilan global
“Finalement, beaucoup d’enfants ont tout aimé dans la semaine.”
Journée robot au collège

Dans le cadre de la liaison CM2-6e, une journée spéciale a été organisée au collège afin de renforcer les liens entre les élèves de fin de cycle 3. Cette journée s’est articulée autour de plusieurs ateliers interdisciplinaires : une séance de programmation avec Scratch encadrée par le professeur de technologie, une course d’orientation dans le collège animée par le professeur d’EPS pour découvrir les différents lieux de vie scolaire, ainsi qu’un atelier de défis robotiques, inspirés des activités menées en classe, où les élèves ont pu résoudre en petits groupes des problèmes à partir de robots déjà manipulés.
Dans ce cadre, plusieurs défis robotiques ont été conçus par les élèves eux-mêmes : les élèves de 6e, accompagnés par leurs enseignants, ont élaboré un défi de navigation robotique basé sur un emploi du temps fictif, permettant aux élèves de CM2 de découvrir les disciplines enseignées au collège et les différentes salles (laboratoire, CDI, gymnase…) ainsi qu’un défi en vidéo de danse de robots à reproduire. De leur côté, les élèves de CM2 ont conçu deux défis pour les collégiens : un défi autour du matériel scolaire en anglais (intégrant vocabulaire et reconnaissance visuelle) et un défi de reproduction de dessin à l’aide du robot, mobilisant à la fois la géométrie, la logique et la programmation.
Ces échanges ont enrichi les compétences des élèves dans plusieurs domaines du programme, tels que : l’algorithmique, l’expression en langue vivante étrangère, l’éducation à l’espace et à la technologie, mais aussi la coopération inter-cycle et la créativité partagée.
Cette journée a permis d’illustrer de manière concrète les compétences attendues en fin de cycle 3 : autonomie, initiative, esprit de coopération, mobilisation des acquis en logique et algorithmique, mais aussi repérage dans l’espace et expression orale. Elle a également facilité une transition apaisée vers le collège, tout en valorisant les compétences numériques acquises à l’école primaire.

Conclusion
L’approche choisie pour ces ateliers robotiques a permis une véritable mobilisation des élèves, en s’appuyant sur une pédagogie active, différenciée et inclusive. Grâce à la diversité des robots, les élèves ont pu découvrir les bases de la programmation, développer leur autonomie, renforcer leurs compétences collaboratives et s’initier à la résolution de problèmes dans des contextes concrets et ludiques.
L’alternance entre travail individuel (notamment avec Blue-Bot) et coopération (Photon, LEGO, Matatabot) a permis à chaque élève de s’engager à son rythme tout en s’enrichissant des échanges au sein du groupe. Le travail interdisciplinaire, notamment à travers l’atelier d’écriture avec Photon, a également mis en lumière l’intérêt pédagogique de relier le numérique à d’autres champs disciplinaires comme le français ou les arts.
Les défis proposés ont stimulé la curiosité et l’implication des élèves, favorisant un climat scolaire positif, basé sur l’expérimentation et le droit à l’erreur. L’implication des enseignants et des stagiaires a contribué à un encadrement de qualité et à une observation fine des apprentissages, permettant ainsi de mieux accompagner les progrès de chacun. Cette expérience confirme l’intérêt de la robotique éducative comme levier d’apprentissage, d’inclusion et de développement de l’esprit critique et créatif des élèves du cycle 3.
Amélioration pour la suite
Privilégier des séances plus longues ou plus fréquentes pour explorer les robots complexes comme Photon.
Veiller à l’équilibre entre manipulation libre et défis guidés pour maintenir la motivation et structurer les apprentissages.
Proposer des groupes différenciés pour que chacun explore selon ses préférences (construction, programmation).